Le numérique a besoin des femmes !
« La Silicon Valley est l’un des endroits les moins mixtes de la planète ! », expliquait récemment au Figaro Nathalie Collin, en charge de la branche numérique et de la communication au sein du groupe La Poste. En effet, la plus grande structure mondiale de l’innovation et du numérique n’est pas épargnée par le manque de mixité en son sein. Elle est même sous le feu des critiques depuis qu’Emily Chang, journaliste américaine, a enquêté sur l’univers profondément misogyne de la « tech » made in Silicon Valley. En France le constat n’est pas plus reluisant : selon le syndicat Syntec Numérique, les femmes n’occupent que 27 % des postes dans le digital. Et la grande majorité d’entre elles travaille sur des fonctions support, telles que les ressources humaines, le marketing ou la communication. Quels sont les leviers pour rééquilibrer la situation ? Comment faire bouger les lignes ? Tour d’horizon.
Lutter contre les stéréotypes
Dans les années 80, alors que l’informatique était encore loin de son omniprésence actuelle, Les femmes représentaient près de 25 % des effectifs des formations existantes de ce domaine.
Progressivement, l’essor de l’informatique et du numérique a bouleversé les symboles de la profession. Isabelle Collet, chercheuse à l’Université de Genève, spécialisée dans les questions de genre, parle même d’un phénomène de « masculinisation de l’informatique ».
Les représentations sociales genrées diffusées par les médias, l’avènement de l’ordinateur personnel comme un gadget de garçon ou bien l’image d’Épinal du geek, « un homme barbu à lunette enivré de technologie » ont écarté les femmes de leur destin numérique.
Selon une étude de Social Builder, la communauté des hackers est, par exemple, composée à 89% d’hommes.
Même constat en ce qui concerne les métiers du codage ou du développement web alors que, ironie du sort, la première personne à coder était une femme, Ada Lovelace, en 1843.
Pour favoriser l’éclosion de talents féminins dans les technologies numériques, il faut donc lutter contre les stéréotypes dès le plus jeune âge, faire tomber les barrières des métiers soi-disant masculins. Par exemple, sensibiliser les jeunes générations féminines en milieu scolaire aux différents métiers numériques, est la voie qu’a choisi la société Quadra Informatique.
L’entreprise soutient des associations qui œuvrent pour améliorer la mixité dans les métiers de l’informatique tout en réalisant des initiations aux codes dans les lycées.
High-tech, sexisme et brotopia : un enjeu global
Loin d’être vertueux en matière de mixité, les Gafa (Google, Apple, Facebook et Amazon) présentent des chiffres alarmants sur le sujet.
Chez Google, les femmes ne sont que 19% soit un peu plus que chez Microsoft (18%), Facebook (17%) et Twitter, qui est en queue de peloton (15%) selon le site statista.com.
Et si l’on en croit l’enquête best-seller d’Emily chang, intitulée Brotopia Breaking Up the Boys’ Club of Silicon Valley (disponible uniquement en anglais) il n’y a pas de quoi être optimiste. Elle dépeint un tableau fortement misogyne où les startups qui inventent notre futur sont dépourvus de femme et pire encore, où la misogynie est un mode de pensée bien ancré dans la vallée californienne.
Les femmes apparaissent sur commande dans des orgies, nommées E-partys, où les géants du numérique apprécient s’y détendre ou sombrer dans des excès en tous genres :
« Pendant que les hommes s’envoient en l’air, les femmes se font avoir » précise l’auteure dans l’introduction son livre.
Réseaux et formations internes, des exemples à suivre !
Certaines entreprises françaises n’ont pas attendu qu’on les attrape par la main pour faire bouger les lignes.
Pour favoriser la mixité dans le numérique, IT4Girls, une startup née au sein de la banque Société Générale, forme les femmes aux outils digitaux à travers des ateliers de « coding », pour les adultes mais aussi pour plus les jeunes.
D’autres initiatives de ce type fleurissent partout en France mais l’enjeu de la mixité se situe aussi à l’intérieur de l’entreprise :
« Chez Engie, nous avons plusieurs leviers pour mettre les femmes au cœur des sujets. Il y a notamment un réseau de femmes qui leur permet de se rencontrer, de parler de leurs difficultés ainsi que de leur évolution. Les quotas, qui sont aujourd’hui établis dans les grandes entreprises pour les conseils d’administration et les postes à responsabilité, aident à avancer »
témoignait Lucie Hoffman, directrice de la connectivité chez Engie, cet été dans le média La Tribune.
Autre initiative clé, celle du cabinet international de conseil en nouvelle technologie Accenture. Avec sa « Java Academy 100% femmes », l’objectif est de former dans le monde entier des demandeuses d’emploi au développement informatique, avant de les recruter en CDI, favorisant la reconversion professionnelle vers les métiers techniques.
L’entreprise a également mis en place un réseau de recruteurs engagés pour la mixité femme / homme.
Ynov Campus fait la part belle à la mixité
En partenariat avec de nombreux acteurs du numérique, à l’instar de la Fondation LDigital, Ynov Campus se mobilise aussi pour sensibiliser le jeune public et en particulier les jeunes filles à l’intérêt du code et plus généralement aux métiers du Web. Ce fut le cas récemment avec l’opération Hour of Code.
Pour l’ensemble de ses filières informatiques, Ynov Campus encourage plus que jamais la mixité.
Orienter les étudiantes vers les métiers du numérique ou bien casser les codes d’un secteur encore trop masculin est l’objectif tracé pour les années à venir.
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