"Where is my Hip-Hop" : LE nouveau rendez-vous Toulousain dédié aux fans de la culture Hip-Hop
Lucas Perrin, étudiant au sein de la filière Création et Digital Design s’est lancé le défi de créer, dans le cadre des YDays, un évènement réunissant les professionnels et les passionnés de cette culture urbaine sur le campus. Avec son groupe, il a organisé la 1ère édition qui a réuni pas moins de 400 participants les 6 et 7 avril derniers avec un programme riche et varié : battle de danse, jams, stages de danse, de rap, de graff, de beatbox, de deejaying... et même une conférence sur la professionnalisation dans le domaine.
Présente toi !
« Je m'appelle Lucas, étudiant en M2 spécialité Direction Artistique mais à l’échelle de la scène HipHop Toulousaine, si vous dîtes Lucas on ne me connait pas, la plupart des gens me connaissent sous Koda, mon nom d’artiste car en parallèle de mes études je suis bboy (break-dancer). Quand je suis arrivé à Toulouse il y a presque 5 ans pour mes études, j'ai tout de suite pris le parti de me présenter sous mon nom de scène, de danseur, à l’entièreté du réseau de la culture HipHop. »
Raconte nous la genèse de ce projet et qu’est ce qui t’as spécifiquement motivé à le créer ?
« Je suis entré dans le Hip-Hop il y a une dizaine d'années, dans une école de danse de ma ville à Nîmes, et j’ai acquis un certain niveau notamment en profitant de formations avec les champions du monde de break, le Vagabond Crew, qui, pendant les vacances et les week-ends, nous prenaient sous leurs ailes. Grâce à eux, j’ai pris une tout autre dimension et j’ai réussi à devenir l’équivalent second de mon professeur de l’époque. En 2017, avec un ami d’enfance qui était mon binôme de danse, nous décidons de créer notre propre crew, « Tailleurs de Sons ». Puis nous l’avons vite anglophonisé en « Sound Workerz » pour lui donner une dimension internationale. Dès 2018, nous participons à des battles, puis à une résidence artistique nous permettant de créer un spectacle de 45 minutes. En parallèle, pendant mes vacances, j’organisais des stages de break bénévolement pour les jeunes dans les lieux de villégiature où je partais avec mes parents.
Ensuite, arrive le moment des études supérieures. Nous nous séparons avec mon groupe, mais le noyau dur reste ; chacun suit sa voie de son côté : l’un se spécialise dans la vidéo, un autre dans le deejaying, et l’un des membres est même devenu un graffeur très reconnu (Claks) à Paris, avec un parcours inspirant puisqu’il a travaillé notamment pour Canal +, Netflix, ou encore la Piscine Molitor. En 2019, chacun ayant bien avancé dans ses activités, je décide de relancer Sound Workerz en arrivant à l’université Toulouse II Jean Jaurès pour ma licence de design, et je ne perds pas de temps. Je propose, via les initiatives étudiantes, mes compétences en break pour donner des cours au sein de sessions Hip-Hop organisées par la faculté. En parallèle, j’œuvre également au niveau de l’agglomération toulousaine pour donner des cours dans d’autres associations et même au sein d’une école de comédie musicale.
Quand j’arrive chez YNOV pour mon mastère en Direction Artistique, je dois trouver une alternance et j’ai la chance d’être contacté par une connaissance de longue date qui est mon responsable actuel, Jawad Frikah, le directeur de l’association All’Style à Alès, une association Hip-Hop qui propose des événements, des cours et des séjours en lien avec cette discipline. J’ai l’opportunité, via cette alternance, d’allier ma passion et mon métier, ce qui me permet de me professionnaliser en créant notamment plusieurs événements pour l’association. Début 2023, j’ai le déclic lors d’un événement organisé par Redbull sur le campus YNOV, le Redbull Doodle Art à destination des étudiants. J’y participe et je me dis qu’il y a vraiment quelque chose à faire, notamment avec la structure de ce bâtiment qui s’y prête. Après mûre réflexion, je me lance seul car, à ce moment-là, je pense avoir les compétences et l’expérience pour créer le « Where’s My Hip-Hop ». Puis, je me rends compte rapidement que je vais avoir besoin de m’entourer, de monter une équipe avec différentes compétences et profils, et je décide pour ma deuxième année chez YNOV de proposer le projet au niveau du module des YDAYS. »
Comment êtes-vous organisé pour que cet évènement soit un succès avec ton groupe ?
« Nous étions une équipe de 10 étudiants d’YNOV issus de divers horizons. Nous avons rencontré plusieurs personnes, notamment des élus à la mairie de Toulouse, des personnes au conseil départemental de la Haute – Garonne, différents partenaires issus soit de l’écosystème du Hip-Hop comme Eightball Store, une boutique de graffiti toulousaine, ou dans d’autres domaines avec la résidence The Social Hub située en face du campus, dans le but d’obtenir des financements ou des dotations. Nous avons pu compter sur le soutien de l’association Hopus, populaire dans le milieu de la culture toulousaine, qui nous a aidés à légitimer nos demandes notamment auprès des institutions publiques.
Le module des YDAYS m’a permis de proposer ce projet événementiel et m’a accompagné pour constituer une équipe pluridisciplinaire avec différents pôles. Un pôle Business/Marketing avec Adam et Racha, en charge de rechercher et trouver les subventions, les partenaires, les sponsors et de monter les dossiers correspondants. Un pôle Audiovisuel avec Thibaud pour la partie tournage durant l’événement et le montage a posteriori, avec des rendus comme le teaser ou l’aftermovie qui ont cumulé plus de 30 000 vues. Un pôle Création où j’étais en binôme avec Anna pour définir la direction artistique print et digitale, la charte graphique, l’univers et les décliner à travers l’affiche, les flyers ou les posts sur les réseaux. Un pôle Web avec Tom et Nicolas afin de créer et gérer la plateforme web/vitrine et l’hébergement de nos différents outils graphiques et vidéos. Et enfin, un pôle Communication pour assurer la visibilité sur les réseaux sociaux et la promotion de l’événement.
Nous sommes très fiers car nous avons réussi à rassembler pas moins de 400 personnes et à fédérer l’ensemble des participants, que ce soient des étudiants, des familles ou encore des novices qui souhaitaient découvrir ce domaine. Les gens ont adoré le fait que ce soit dans un campus étudiant aussi moderne, qui s’y prêtait bien avec la scénographie mise en place. Nous avons eu du très beau monde lors de l’événement, il faut le souligner, comme des danseurs de renommée internationale qui ont eu l’occasion de danser à l’Olympia ou dans des battles internationaux, des chorégraphes qui ont travaillé pour des artistes comme Kerchak, ou d’autres personnalités influentes dans le monde du Hip-Hop. De même pour le DJ en charge du battle, Benny Rock, très populaire dans le milieu. Il est certes toulousain mais reconnu à l’échelle française et internationale. »
Comment ton parcours scolaire et ta formation actuelle chez YNOV ont été un atout dans la création et le développement du "Where is My HipHop ?"
« Quand je suis arrivé à Toulouse, j’ai suivi une licence "Design prospective & société" dont l’objectif était de créer sans impacter l’environnement. C’était quelque chose qui faisait sens pour moi. Une fois ma licence en poche, à l’été 2022, je pars pour un mois à New York, ville berceau de la culture Hip-Hop, afin de m’immerger à 100 % dans mon univers. J’y ai pris une sacrée claque. Je me baladais dans les rues principales, là où les premières jams ont été créées et développées. C’est également là où les graffitis les plus importants et populaires ont été réalisés. J’ai même pu participer à un stage et à des cours dans une association école de Brooklyn, Wondrous.
En revenant en France, je me dis qu’il y a quelque chose à faire, et je me mets en quête de poursuivre mes études en gardant un lien avec la culture. J’arrive rapidement à la direction artistique. Durant ma troisième année de licence, j’avais entendu parler d’YNOV par le biais de camarades qui comptaient poursuivre leur cursus là-bas. Je postule. Au début, j’avais un profil généraliste, pas vraiment spécialisé dans l’événementiel ni dans le culturel, hormis mes activités extrascolaires. Je me spécialise donc dans la création artistique digitale grâce aux différents modules de cours proposés au sein de ma filière et à travers mon mastère. J’ai eu des cours de gestion de projet, de graphisme, de typographie, de photographie, etc., avec un vaste panel de compétences à développer. Chaque module m’a permis d’avancer vers ce projet, car j’orientais chacun des exercices et travaux vers le Hip-Hop. Les intervenants m’ont accompagné et soutenu dans cette voie en me permettant d’apporter une vision tangible à chaque projet de cours. C’est ce qui m’a permis de me professionnaliser. »
Quelles sont les prochaines étapes et tes ambitions pour l'avenir du "Where’s My HipHop" ?
« Grâce à l’événement "Where’s My HipHop", l’association Sound Workerz a pu prendre de l’ampleur. Je me suis rendu récemment à la foire internationale de Toulouse où j’ai pu rencontrer le comité régional olympique et sportif qui proposait différentes activités. Le break n’était pas présent, je leur ai donc spontanément proposé de réaliser un show avec mon crew. Cela nous a permis de tisser des liens étroits avec eux. Nous aurons très probablement une date dans les mois à venir pour un événement qui se tiendra à Gruissan, dont la vocation est de promouvoir les sports olympiques (...) Nous avons également des compétitions à venir un peu partout en France. Avec le pôle Marketing & Business des YDAYS, nous sommes en train d’établir une proposition pour initier les entreprises au Hip-Hop par le biais des CE, dans une démarche de Qualité de Vie au Travail (entraînements et initiations, écoute musicale, etc.). Quant au projet YDAYS "Where’s My HipHop", il continuera avec Adam pour l’année scolaire 2024-2025, avec une seconde édition de plus grande envergure prévu pour avril 2025. »
L’évènement en chiffres
- 400 participants sur 2 jours
- 10 étudiants YNOV mobilisés dans l’organisation
- 7 ateliers
- 1 battle
- 2 expositions (artistique – histoire du HipHop)
- 1 intervention en visio (par Pone)
- 1 conférence (professionnalisation dans le HipHop)
- Différents espaces de rencontre et partage
Consulter l’article paru dans la Dépêche du Midi
Découvrez l'interview de Lucas pour la Dépêche du Midi